Prix Nobel de littérature en 1957 pour l'ensemble d'une oeuvre qui met en lumière les problèmes
qui se posent de nos jours à la conscience des hommes
Camus, grand écrivain et philosophe né en Algérie, ne peut reposer en paix car l'intelligentsia sartrienne de son époque l'accusa de prendre position pour l'Algérie française, au moment de la guerre d'indépendance .
La commémoration des 50 ans de la mort de celui qui postula :"La bêtise insiste toujours", a ranimé la controverse passionnée née autour de l'écrivain de son vivant déjà, suite à ses opinions politiques sur son pays natal .
L'écrivain Y. Haddar dit que la place d'Albert Camus est au cimetière d'Alger. "Qu'on le veuille ou pas, il fait partie de nous. Le nier, me semble-t-il, c'est nier une partie de notre mémoire". On a tort, selon lui, de trop souvent associer Camus au politique et pas assez à l'écriture. Il regrette qu'on "oublie le Camus qui a écrit sur la misère des Algériens, sur les massacres du 8 mai 1945, on oublie ses interventions auprès du Général de Gaulle pour les condamnés à mort."
"Camus est algérien car il est né en Algérie, il a connu la misère comme tout algérien. C'est un enfant qui a dédié un roman à sa mère par cette phrase : "A toi qui ne pourras jamais lire ce livre.", tout comme tous les écrivains algériens de l'époque (Kateb Yacine, Mammeri, Feraoun, Dib, etc.) qui auraient pu dédier ainsi leurs romans à leur mère. Pourquoi l'Algérie n'a-t-elle pas reconnu ce fils exilé ?"
Prudemment, les journaux d'Alger ont préféré garder le silence sur l'hommage international rendu au grand écrivain.
Qui a dit que l'Histoire est un éternel recommencement?
Petite anecdote significative: lors de la remise à Camus du prix Nobel de littérature à Stockholm, les deux missions essentielles de l'écrivain furent rappelées:
chercher la vérité
et défendre la liberté.
Requiescat in pace
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