La presse du Pacifique se fait l'écho des récents exemples de restitutions d'objets et de restes humains (crânes, momies) faites par les musées d'Europe qui les détenaient depuis les 18e et 19e siècles, à leurs légitimes propriétaires: les états ou collectivités d'Océanie.
Malgré l'opposition de l'ex ministre de la culture (Mme Albanel), le musée de Rouen vient de rendre à la Nouvelle-Zélande une tête de chef maori momifiée et tatouée, qu'il conservait depuis 1875 .
Le prince William d'Angleterre, contacté par des clans australiens lors d'un récent voyage, avait fortement soutenu leur voeu pour le retour de la dépouille d'un chef de guerre aborigène, "le guerrier arc-en-ciel", et son pays avait été parmi les premiers à donner l'exemple.
Les musées de France conservent d'importantes collections d'objets canaques anciens ( la collection Bouge en est un exemple célèbre): talés, flêches faîtières, sculptures, casse-têtes anciens dorment au fond des réserves muséographiques de certains musées, alors que le Centre culturel Tjibaou, édifié en hommage au peuple canaque, serait un lieu d'exposition tout indiqué pour ces reliques de l'art canaque traditionnel et sacré.
Cette restitution était l'un des thèmes majeurs d'un roman récemment paru, écrit par Hélène SAVOIE (auteure du CAP), qui a pour cadre la Nouvelle-Calédonie et l'Australie, et dont le personnage principal défend cette cause lors de l'inauguration du Musée Branly à Paris: "l'ïle aux étoiles "(éditions Harmattan, 2010).