mardi 31 mars 2015

LA RECHERCHE EN HISTOIRE : LE LIEUTENANT DESTELLE EN NOUVELLE-CALEDONIE





Un livre passionnant, consacré à la première mission topographique en Nouvelle-Calédonie, confiée en 1879 au lieutenant Destelle, qui dessina la première carte de l'île en 1886, vient de paraître dans la collection Lettres du Pacifique (no 58), aux éditions l'Harmattan, à Paris, et sera bientôt disponible en librairies à Nouméa, en Polynésie et en France.

Cette publication est le fruit d'une fructueuse collaboration entre l'arrière petit-fils du héros, Jean-Pierre Destelle, Catherine Cateland de l'Association In Memoriam, et l'historienne Stéphane Pannoux, maître de conférence retraitée de l'Université de la Nouvelle-Calédonie et fondatrice d'In Memoriam, qui réunit des historiens et des étudiants de l'UNC.

Le livre contient en particulier des extraits originaux des "carnets de route" de ce jeune militaire qui découvrit avec son équipe les paysages et les habitants autochtones de l'île, et dont le rapport fut l'objet d'une controverse au sein de l'état major.

Le sujet, resté inédit jusqu'à ce jour, est abondamment illustré de précieuses photos d'archives de l'époque, dont la plupart sont peu connues, des commentaires de spécialistes d'In Mémoriam, et du descendant du premier cartographe de l'île. Il est préfacé par le Général Luc de Revel Commandant supérieur des forces armées de la Nouvelle-Calédonie. Ce projet a également reçu l'appui du Sénat coutumier, car il concerne les différentes aires coutumières tant sur le plan historique que par son iconographie.

Ce document scientifique qui dévoile une époque aussi lointaine, a valeur de témoignage. Il deviendra vite une indispensable référence pour les familles calédoniennes de toutes ethnies, les enseignants,  les étudiants, et tous ceux que passionne l'histoire de l'île, et sera prochainement présenté et signé en librairie.


Extrait du livre (p.29) ©



lundi 23 mars 2015

CHRONIQUES D'UN SALON BOYCOTTE



Le 20 mars dernier, le salon du livre de Paris 2015 a été boycotté par la plupart des grands éditeurs français : Hachette, Grasset, Fayard et Calmann-Lévy pour ne citer qu'eux, ont pris la sage décision de ne pas y être présents, invoquant le coût de leur participation au regard du faible profit qu'ils en retirent.
"Les grandes maisons de littérature ont décidé, cette année, qu'elles préféraient investir leurs moyens dans d'autre salons", a indiqué Arnaud Nourry, PDG d'Hachette Livre.

Quelques voix très minoritaires se sont élevées pour tenter de défendre le Salon de la porte de Versailles, où se tient cet évènement depuis 1981. Seul Gallimard peut encore dire "ce serait dommage d'arrêter"! Les autres, et surtout les petits éditeurs créatifs et qui recherchent encore de vrais talents (en la matière, les "grosses" enseignes ne font plus référence depuis longtemps), tournent leurs regards ailleurs, vers des espaces plus accueillants et accessibles.

Entre les risques d'attentats du genre "Charlie hebdo", le prix prohibitif des espaces loués et la surenchère des frais annexes (jusqu'à la location du moindre présentoir), qui font gonfler la facture, les manifs d'auteurs en colère défilant et scandant leurs slogans sur la moquette feutrée des allées, le Salon du livre a-t-il vécu?

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Nos écrivains locaux habitués du "Saloon" seront-ils déçus de ne pas faire leur traditionnelle migration saisonnière financée sur deniers publics ?  ( cf. billets d'humour 2014)


mercredi 18 mars 2015

QUESTION DE VOYELLES



Au Pays du non-dit*, de la chasse gardée, et de la pensée unique, c'est étonnant, le nombre soudain de "JE SUIS CHARLIE" à plumes ou à feutres qui se mettent brusquement à fleurir les banderoles, à pavoiser, à défiler, ou à se présenter comme les parangons de la  liberté d'expression, dans certaine  émission  de la télé officielle … 



* Expression courante en NC qui trouve son origine dans le titre d'un livre de José Barbançon où il dénonce les pratiques locales répressives et de censure.


Devinez quel grand écrivain est l'auteur de cette citation d'actualité?

"– Caustique ? Vous voulez dire : méchant ? Oui, je suis un peu méchant, dit S.... Mon regret c'est que je sois obligé de gaspiller ma méchanceté à des sujets aussi misérables. J'espère que vous n'avez rien contre la méchanceté, mon cher ingénieur. A mon sens, c'est l'arme la plus étincelante de la raison contre les puissances des ténèbres et de la laideur. La méchanceté, monsieur, est l'esprit de la critique, et la critique est à l'origine du progrès et des lumières de la civilisation."


Libération des prix ?

Il y a 70 ans...




Il y a 70 ans, en mars 1945, mourait une jeune fille de 16 ans nommée Anne, qui rêvait de devenir, plus tard,  journaliste. Nous ne citerons que son prénom, (bien que son nom soit célèbre) pour qu'elle reste un symbole universel.

Elle avait passé deux longues années cachée dans un réduit avec sa famille, pour échapper aux persécutions ethniques et religieuses qui sévissaient alors à Amsterdam, en Allemagne et en Europe. Elle se confiait, avec la simplicité, la naïveté et aussi la clairvoyance de son âge, à un cahier que son père lui avait offert le jour de ses 13 ans.
Elle finit par être capturée avec sa famille, et envoyée dans un camp, où elle mourut du typhus, quelques jours avant sa soeur.
Son cahier, récupéré par son père, le seul survivant de la famille,  fut édité et traduit en de nombreuses langues. Il inspira une pièce de théâtre, et un film dans les années 60.

Ce succès littéraire ou de la scène n'occulte pas que dans le monde, de plus en plus de petites filles ou de très jeunes filles, quelle que soit leur ethnie ou leur religion, sont aujourd'hui, 70 ans après Anne, victimes de toutes sortes de crimes: enlevées, mutilées, vendues ou tuées. En Inde, au Pakistan, en Afrique, en Syrie, en Irak, ou ailleurs.
Alors une journée des femmes, pour permettre aux habituelles figures imposées par les  média de faire leur numéro"people"  ?

Non, ce n'est pas à ces femmes-là que l'on pense, mais à d'autres, qui sont réfugiées dans des camps, à celles dont les familles sont décimées, dont les maris sont assassinés ou les enfants kidnappés, dont les petites filles sont vendues comme esclaves, et à celles qui ont perdu la vie, comme la petite  captive d'Amsterdam.

Ce sont ces victimes silencieuses qui sont les véritables héroïnes, pas les "vedettes" de l'audimat, de la politique, ou de la téléréalité, qu'on veut nous donner comme exemples.


"Je vois le monde peu à peu se transformer en désert. J'entends le tonnerre qui s'approche de plus en plus pour nous détruire. Je peux sentir la souffrance des multitudes et pourtant, si je regarde en haut, vers le ciel, je pense que tout cela va finir, que cette cruauté prendra fin aussi, et que la paix et le calme reviendront." 
(Extrait du Journal d'Anne Franck).

"Il y a tout simplement chez les hommes un besoin de ravager, un besoin de frapper à mort, d'assassiner et de s'enivrer de violence, et tant que l'humanité entière sans exception n'aura pas subi une grande métamorphose, la guerre fera rage, tout ce qui a été construit, cultivé, tout ce qui s'est développé sera tranché et anéanti, pour recommencer ensuite."    

(ibid.)

AUJOURD'HUI …

La photo poignante (prise par un photographe turc) dans un camp de réfugiés, d'une petite Syrienne âgée de 4 ans dont le père a été assassiné par des terroristes.